L’éthique & la science

La seule option pour moi

Il y’a 20 ans, lorsque j’ai adopté JODY, ma rottweiler, tout le monde m’a dit « c’est un chien méchant », il faut faire des cours avec un éducateur. Je me suis alors rendue dans un club d’éducation… Après 2 cours où j’ai vu ma chienne se faire saccader au collier et suspendre au bout de sa laisse, je me suis jurée que plus jamais je ne lui infligerais cela !

Pendant de nombreuses années, l’éducation canine est restée pour moi synonyme de « torture ». J’avais certainement la chienne la moins éduquée de la ville, mais ça m’était égal. Elle était bien dans ses pattes! Et puis, un jour, on m’a parlé d’une approche respectueuse et bienveillante de l’éducation canine (communément appelée méthode positive)… Ça a été la révélation!


L’éthique : la base de tout

Il existe globalement 2 façons d’enseigner & d’obtenir un résultat de l’apprenant. On peut se baser sur la contrainte, la menace et la peur. L’individu produira donc un comportement pour éviter de subir une conséquence négative. Autrement, on peut coopérer, motiver et récompenser. L’individu dans ce cas produira le comportement parce qu’il est motivé à obtenir la conséquence positive. C’est l’éthique qui différencie ces deux méthodes d’enseignement. Choisit-on de respecter l’individu que l’on a face à soi, ou pas ?

Selon moi, toute adoption devrait se baser sur le respect de son chien en tant qu’individu, pour ce qu’il est et pas pour ce que l’on voudrait qu’il soit. Chaque animal est le résultat de sa génétique, de son environnement, de ses apprentissages et de son individualité. C’est tout cela qu’il faut comprendre et respecter lorsque l’on veut partager sa vie avec un chien.

Avec une approche éthique, la relation entre le chien et son humain est fondamentalement différente de celle envisagée par l’éducation traditionnelle. Le maître ne se pose plus en dominant, mais en partenaire qui stimule la motivation et la créativité de son chien. Il respecte ses émotions, son autonomie et ses choix. Il comble ses besoins et canalise ses instincts, en favorisant ainsi son bien-être et son insertion positive dans la famille et dans nos sociétés. C’est aussi de cette base respectueuse que la confiance entre le chien et son humain pourra naître.

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Le choix & la coopération

Le respect de l’animal et de son bien-être implique de lui laisser, autant que possible, la possibilité de faire des choix sur sa vie et sur son environnement.

Nous contrôlons presque la totalité de la vie de nos chiens : ce qu’ils mangent, quand ils sortent, ce qu’ils ont le droit de faire ou non… Comme les animaux sauvages en parc zoologique, le chien domestique vit également une forme de captivité. La science a démontré qu’avoir du contrôle sur sa propre vie – en ayant la possibilité de faire des choix – est une condition sine qua non pour son bien-être, quelle que soit l’espèce.

En optant pour une éducation respectueuse, vous rendrez à votre chien le contrôle sur sa vie. Vous lui donnerez la possibilité de faire des choix et d’influencer sa vie grâce aux conséquences de ceux-ci. On n’impose plus mais on coopère avec le chien pour améliorer notre vie ensemble.


Les lois scientifiques de l’apprentissage

Grâce aux recherches scientifiques, nous savons aujourd’hui que le chien apprend en faisant des associations. Cela nous permet notamment d’agir sur ses émotions, qui ensuite influencent ses comportements. Pour tout apprentissage, la première chose à prendre en compte est l’état émotionnel de l’apprenant (ici du chien). Si le chien est trop stressé, il ne pourra pas apprendre.

B.F. Skinner – éminent psychologue du 20ème siècle et parmi les maîtres de l’école du behaviorisme – s’est pour sa part intéressé à l’aspect opérant du comportement : quel est l’effet d’une conséquence sur un comportement ? Skinner a notamment établi que pour augmenter la fréquence future d’un comportement, il faut lui apporter une conséquence positive / agréable / souhaitée pour le sujet. C’est ce que l’on appelle le renforcement positif. A contrario, toute conséquence qui diminue la fréquence future d’un comportement, s’appelle punition.

Le chien produit toujours les comportements les plus efficaces pour lui, ceux qui lui apportent la plus grande satisfaction et le plus de bien-être. Nous avons donc deux options :

  • laisser le chien choisir ses comportements et se renforcer seul
  • orienter le chien en renforçant des comportements qui satisfont ses besoins dans des conditions acceptables pour nous
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En pratique

Les comportements que nous exigeons de nos chiens ne sont pas naturels pour eux. Ils doivent les apprendre. Il s’agit donc d’un « travail » pour eux et, comme pour nous, tout travail mérite salaire 🙂

On se focalise sur un apprentissage sans erreur, sans stress et sans peur. On crée les conditions pour que le chien puisse apprendre et produire les comportements désirés. On donne la possibilité au chien de choisir les « bons » comportements en renforçant ceux-ci, et non en punissant les comportements considérés comme indésirables. Dans cette relation, le chien comprend peu à peu qu’il peut faire confiance à son humain, parce qu’il est à son écoute, il le sécurise et lui permet de s’épanouir.

En parallèle, lorsque nous sommes confrontés à un comportement qui nous dérange, nous devons comprendre quelle fonction ce comportement a pour le chien. Chaque comportement a une fonction et répond à un besoin du chien. Ensuite, nous pourrons enseigner au chien un comportement alternatif, qui soit acceptable pour vous et qui lui permette de remplir la même fonction & de combler ses besoins.